RC Lens : un renfort de poids pour Jean-Louis Leca dans le recrutement

Le RC Lens a franchi un cap décisif dans sa stratégie de recrutement en adoptant une approche révolutionnaire basée sur les données avancées. Selon les révélations de L'Équipe, le club artésien "a effectivement expérimenté une nouvelle méthode s'appuyant sur les données avancées, en signant un contrat avec un prestataire extérieur tenu secret".

Cette initiative découle directement des volontés exprimées par le président Joseph Oughourlian en mai dernier lors de la nomination de Benjamin Parrot comme directeur général et Jean-Louis Leca comme directeur sportif. Le dirigeant avait alors clairement affiché ses ambitions : "J'entends que nous prenions plus en compte les datas".

L'identité du prestataire reste un secret bien gardé au sein de La Gaillette. Les dirigeants lensois refusent catégoriquement de divulguer le nom de leur partenaire, invoquant des "accords de confidentialité" et ne voulant "surtout pas donner des indices à ses concurrents sur le marché".

Plusieurs hypothèses circulent néanmoins. Le nom de Jamestown Analytics, la branche football de Starlizard créée par Tony Bloom (propriétaire de Brighton), revient avec insistance. Cette société, décrite par The Times comme "la société de données la plus avancée dans le football", a fait les succès retentissants de Brighton et de l'Union Saint-Gilloise.

Benjamin Parrot, le directeur général, reste évasif sur les détails : "C'est un outil d'aide à la décision, mais je ne peux rien dire sur la manière dont ça se matérialise". La confidentialité est "scrupuleusement respectée dans les bureaux de La Gaillette".

Contrairement à d'autres clubs comme Toulouse qui placent l'analyse statistique "au sommet de la chaîne décisionnelle" avec Zelus Analytics, Lens adopte une approche plus mesurée. Le prestataire data ne constitue qu'un "tamis additionnel" et non "le point de départ de la chaîne décisionnelle".

Jean-Louis Leca explicite la philosophie lensoise : "On avait cet outil pour confirmer nos choix, on s'en est servi. Il fallait que nos joueurs ciblés passent ce filtre-là". Le directeur sportif insiste sur le caractère complémentaire de cet outil : "C'est un outil précieux qui, potentiellement, nous donne des certitudes pour essayer de moins se tromper".

Le processus décisionnel lensois reste fidèle à ses fondamentaux. "Le profil recherché doit avant tout répondre au profil donné par le coach, rien ne se fait sans ça", explique Benjamin Parrot. S'ensuivent le travail des scouts, l'analyse du profil humain par Leca, la validation économique, et enfin la confirmation ou l'infirmation par les outils data.

Cette nouvelle méthode a été appliquée lors du mercato estival 2025. Les neuf recrues lensoises - incluant des profils méconnus comme Samson Baidoo (Salzbourg) ou Mamadou Sangaré (Rapid Vienne) - ont toutes été "validées par la data, après avoir été repérées par l'œil humain".

Le club précise que "la data n'aurait pas servi à détecter les neuf recrues" mais bien à les valider une fois identifiées par les méthodes traditionnelles. Une approche pragmatique qui tranche avec les modèles purement statistiques adoptés ailleurs.

Cette évolution s'inscrit dans la restructuration plus large du club opérée par Oughourlian. Lens dispose déjà d'une équipe data interne avec notamment Julien Verdier et Antoine Michel comme data analysts, ainsi que Damien Le Mesnager recruté en 2023. Cette expertise interne se combine désormais avec l'expertise externe pour optimiser les décisions.

Benjamin Parrot laisse entrevoir une montée en puissance de cette approche : "L'orientation data des Sang et Or pourrait s'accroître dans les prochaines années". Le RC Lens semble avoir trouvé son équilibre entre tradition scouting et modernité analytique, gardant jalousement ses secrets pour préserver son avantage concurrentiel sur le marché des transferts