Stade Rennais : Habib Beye maintenu mais Arnaud Pouille rêve d'un autre entraîneur

 La scène a quelque chose de surréaliste. Lundi, Habib Beye croyait déjà plier bagage. Il avait même commencé à dire au revoir. La défaite contre Nice avait scellé son sort. Ou presque. Car la réunion avec Arnaud Pouille a finalement débouché sur un sursis inattendu, un maintien in extremis qui surprend même au sein du club.​

Le technicien sera donc bien sur le banc mercredi à Toulouse. Mais cette décision pose plus de questions qu'elle n'apporte de réponses. Et au cœur de ce mystère plane un silence assourdissant : celui du président Arnaud Pouille.​

Sur RMC, Benoit Costil a mis le doigt sur le malaise ambiant. "Le silence d'Arnaud Pouille est étonnant. Dans ce genre de situation, le président doit monter au créneau, mais il est assez distant". L'ancien gardien n'y va pas par quatre chemins : "Je m'interroge sur sa relation avec Habib Beye. On ne ressent pas une certaine cohésion".​

Cette distance relationnelle pourrait expliquer bien des choses. Pouille, qui avait fait de Franck Haise son homme de confiance au RC Lens, ne semble jamais avoir tissé le même lien avec Beye. Les deux hommes affichent des profils radicalement différents. Là où Haise incarnait le prolongement naturel de la philosophie de Pouille à Lens, Beye apparaît davantage comme un choix de raison que de cœur.​

Si la relation n'est pas au beau fixe, pourquoi maintenir l'entraîneur sénégalais ? La réponse tient en un mot : l'urgence. Rennes n'a tout simplement personne d'autre sous la main. Le club n'a pas eu le temps de ficeler une succession crédible. Dans ces conditions, Beye devient "la meilleure (et seule) option".​

Mais derrière cette explication pratique se cache peut-être un autre calcul. Dans un recoin de sa tête, Arnaud Pouille espérerait secrètement récupérer Franck Haise. Son ancien complice au RC Lens traverse des turbulences à Nice, avec une série de 15 matches sans victoire en Coupe d'Europe et des résultats en dents de scie en championnat. Si la situation se dégradait davantage chez les Aiglons, la tentation serait grande de reformer le duo qui a brillé dans l'Artois.​

En attendant, Habib Beye évolue avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête. Le moindre faux pas pourrait lui être fatal. Même une victoire à Toulouse ne lui offrirait qu'un répit temporaire, tant la confiance semble fragile. 

Philippe Clément, libre depuis son départ des Glasgow Rangers, circule comme favori pour reprendre le flambeau. Mais tant que Pouille garde espoir de voir Haise se libérer, le dossier pourrait rester en suspens. Le président rennais observe, calcule, et surtout se tait. Un silence qui en dit long sur l'incertitude qui règne au Roazhon Park.​