Selçuk Demir (USL Dunkerque) craint le pire pour le foot français

Rédigé le Samedi 17 Mai 2025 à 15:12 écrit par


Selçuk Demir, président délégué de l'USL Dunkerque, dresse un constat apocalyptique de l'état du football hexagonal malgré les récents succès européens.


En cette fin de saison où le football français est mis à l'honneur grâce à la finale de Ligue des Champions que va disputer le PSG, Selçuk Demir vient jeter un pavé dans la mare. Le président délégué des Maritimes n'y est pas allé par quatre chemins au sujet de l'avenir du football français : "Le football français est mort, mais les supporters ne le savent pas." Une phrase coup de poing qui résonne comme un électrochoc dans le paysage footballistique national.

Ces propos, tenus alors que Dunkerque va affronter le FC Metz dans le cadre des barrages pour l'accession en Ligue 1, interviennent dans un contexte où plusieurs clubs professionnels français connaissent des difficultés financières alarmantes. Le dirigeant nordiste pointe notamment du doigt le modèle économique défaillant qui place de nombreuses formations dans une situation précaire. "Nous n'avons jamais été aussi performants collectivement sur le plan sportif, mais les fondations de notre football s'effritent", a-t-il développé, établissant un paradoxe saisissant entre succès sportifs et fragilité structurelle.

Selçuk Demir veut une refonte du modèle économique du football français

Pour le président dunkerquois, l'urgence d'une refonte profonde du système est criante. "Nous sommes dans un aveuglement collectif", martèle-t-il, déplorant le décalage entre les salaires démesurés du haut niveau et la réalité économique des clubs de Ligue 2 et National. Demir propose plusieurs pistes concrètes comme la redistribution plus équitable des droits TV, la limitation de la masse salariale ou encore un contrôle financier plus strict par les instances. 

Déjà remarqué pour son franc-parler lors de son passage dans l'émission "After Live" sur RMC début avril, le dirigeant s'inscrit dans une ligne de plus en plus partagée par les petits et moyens clubs professionnels français. Si ses propositions divergent de celles de la LFP et de Vincent Labrune, elles trouvent un écho favorable auprès de nombreux dirigeants de clubs confrontés aux mêmes réalités économiques.

À l'heure où le championnat de France s'apprête à conclure une saison exceptionnelle sur le plan européen, les mots de Selçuk Demir sonnent comme un avertissement : derrière le rideau des paillettes, c'est peut-être bien le modèle tout entier qui menace de s'effondrer.

Journaliste passionné de foot et de l'Olympique de Marseille. Fan du Ribéry de la belle époque. En savoir plus sur cet auteur